jeudi 28 novembre 2013

LES OS ROUILLÉS

Fringuant fer sertis de chrome
auquel nos revers soudent
de bien disgracieuses plaques.
Si elles nous blindent,
c'est sous leurs poids 
que par le fond elles nous mènent. 

Piquante puis intrusive
la rouille nous affecte et nous infecte.
En uniforme d'ocre aux teintes d'automne dont nul ne s'étonne,
le conglomérat ferrugineux s'étend
sur cette terre de fracture
qui jadis fut sacré.

Tournoyant dans l'azur 
la majesté du vol guette la charogne.
Imposant au sol sa laideur, le vautour
rougit d'entrailles contemple son chaos.
Capots tantôt entrouverts tantôt éventrés
où s'étirent les mauvaises herbes formant un ombrage providentiel à la 
communauté des nuisibles scorpions 
et crotales.

Pick-up, break, berlines, muscles cars
d'un autre temps superposés, entremêlés parfois même greffées les 
unes aux autres dans une orgie mécanique moribonde. 
Les épaves se font face, les yeux injectés
droit dans les phares évidés.
Mots doux auxquelles injures et bouteilles
fracassées se conjuguent.

Qui devine encore les galbes lustrés d'antan trahis au meilleur de leurs options!
Qui se souci de l'épopée de chacune
objet sulfureux, outil de travail, habitacle 
mobile familial auxquels seule la parole
à manqué.
Vrombissantes de nos caprices à volonté 
depuis le premier quart de tours jusqu'aux os rouillés.

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