dimanche 19 août 2012

Fetishistory




Depuis les profondeurs d'improbables
east-ends, d'indéfinissables mégapoles,
je trajecte comme une une balle perdue
en mal d'impact.
Je cible une devanture aux allures hautement testostéronée. Sous des cagoules de latex une paire de cerbères 
figés, bras croisés.
Un gros billet en guise de mot de passe
et me voilà aussitôt projeté comme une bille de flipper dans un monde où toutes les extrémités ne peuvent plus rien heurter. Je longe un magistral vivarium où se contorsionnent des poupées de Nancy Farmer.
C'est plutôt bien engagé !
À quelques tonalités d'escarpins, 
2 fliquettes assermentées en sévices
m'intiment l'ordre du débat côté qui
jouxte des cages et une ébauche d'Alcatraz.
"Me suis-je mal égaré ?"
Sans broncher j'optempère.
Le cul vissé sur la chaise de non retour je me délecte de l'interrogatoire,
elles se mordent les lèvres impeccablement écarlates et sous leurs Aviators miroir, elles réfléchissent mon extase.
Quel pied ! Électrifié à ma décharge.
Selon toute évidence mon permis à
"fist" et ma carte de donneur universel 
sont en règle.
Tétons meurtris genre post marathon, je passe mon chemin.
Sin city, Gotham, 414, Kit Kat, Cléopatre,
Insomnia et j'en passe...
Solitaire Sélène gainée jusqu'aux dents
qui s'envoie un bloody mary les yeux 
injectés de curaçao bleu me toise soudain.
T'inquiète bb j'ai l'air d'un loup dans la bergerie mais ne te fie pas au Lycan dira t'on !
Aussi je m'éloigne et du cou je saigne.
Tout droit sorties des "sexties" si chères à Austin Powers,
je me trouve pris dans un étau divin.
Emma Peel à l'heure & Cathy Gales, les deux en combi-cuir pleine fleur de peau. Autour de mon single malt posées lascives sur les accoudoirs de mon Chesterfield,
 elles me susurrent tour à tour que les dames prennent le fou et d'autres propos indignes des heures de grande 
écoute. Un épisode hors série où je vais devoir porter le chapeau !
Outre la teneur de ces suggestions dévoyées, comment se porte Steed ?
Happé par les flots déviants, un morphing m'entraîne dans une autre réalité où les mailles du pixel mutent en résilles virtuelles. Contre toute attente se succèdent Walkyries variées, guerrières et diablesses de Darkness DC et
d'ailleurs. Sélina Kyle toutes griffes dehors se presse de miauler des insanités, puis dans un claquement de fouet
m'assure que je suis démasqué.
Je m'évapore dans un truc de ninja à la con.
Longs pardessus, regards pénétrants,
beautés ténébreuses : Punisher, Dorian
Gay & Le Boss qui dans une poignée de main à la fois glaciale et incandescente, me cite, 
"pleased to meet u, hope u guess my name". ou ou ou ou !
Son sous-fiffre me glisse que le vieux continent et les yankees l'indisposent du plus cuisant ennui. Ses bureaux sont plus rentables en Asie et en Russie. À quelques pêchés de la, ses dames de compagnie échangent leurs champagnes sous la plus absolue bénédiction de l'exorciste des vertus.
Ce dernier profitant allègrement des attentions de deux nonnes, de bien perverses obédiences.
L'une, depuis un "glory hole", lui lubrifie le cierge de salive inflammable et au verso, sa consoeur exerce ses talents en langues étrangères, dans le rectal confessionnal
du même obligé, elle-même généreuse 
comme Sapho, s'offrant en d'absolues dilatations aux va et viens des donnations paroissiennes.
Changeons de décor pour découvrir une charmante famille : les Paraphiles.
Donnez moi la fille :
- supra garce comme maman qui traîne avec des copines sur une échelle qui va de cokée à crackée jusqu'au dernier 
neurone lui-même peroxydé. Anorexique à ne jamais perdre la ligne, tiens il en reste un peu sur la carte gold de papa. C'est une pom-pom girl pour gladiateurs sur-médiatisés.
Donnez  moi la mère :
- maman est en bas qui fait du chocolat !
Donnez moi le p'tit gars :
- fiston fisté, par la patrouille à l'entrée.
Il participe activement à un programme de récupération de poings.
Donnez moi le père :
- parrain, despot partout, homme d'affaires et accessoirement politique. Ne citons pas de nom car tout le monde le connait, empereur des plans sociaux et
Abbé Pierre des niches fiscales.
À l'heure où je vous parle il mange ses croquettes sous la suprême autorité de "Maîtresse Cindy" dans le Darkroom.
D'où s'échappe à coup de talons métalliques ses rhétoriques gémissantes.
Petits nazis qui ignorez l'histoire mais portez l'habit,
 sachez que vos guerres éclairs
 attisent le désir des cold-waves vinylisées de Joy Division.
Au son lancinant de Hagen and again magique lyrisme saturé dans un tailleur venu d'ailleurs en caoutchouc gris
un être mi Versace mi Gaga identifiable seulement au carbone 14 semble se désespérer. 
Elle a peut être un lien de parenté avec Yoda. Elle doit avoir été une ex-cougar et peut-être même a-t-elle fait la couverture de Bizarre. Entre temps on entend jouir les modèles de David Enam et ceux de Nath Sakura.
la bourgeoise à l'expressivite horizontale converse avec un masque à gaz quadrupédique en bout de laisse, 
certainement un vestige de l'ère soviétique. 
Elle se lamente d'avoir quelques années lumières plus tôt, laissé Bond s'enfuir dans un oléoduc à vodka jusqu'en Alaska. Le pauvre 
y'avait que ça à faire.
Voici venu le moment d'Épicure, tout dépend des infirmières et du dispensaire. Une Gwendoline experte, extraite de l'oeuvre de John Willie, assistée pour l'occasion de l'iconique pin-up Betty Pages, m'éternise en examens cliniques & autres thérapies lubriques qui mettent sur orbite l'exercice des damnés érotiques.
Sous d'agonisants néons la sortie se profile. 
Une pluie traversière me sépare de l'autre rive de l'avenue. Derrière ses essuie-glaces Travis impassible me prend à bord de son yellow cab, depuis son rétro j'ai la mine d'une photo de Nan Goldin.

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